HATE MAKES NO BLIND AND DEAF ONLY BUT ALSO INCREDIBLY BEAST.

Agis avec ton ami comme s'il devait devenir ton ennemi, et avec ton ennemi comme s'il pouvait devenir ton ami.

Makenna s’était surprise elle-même vis-à-vis l’enthousiasme qu’elle faisait preuve pour cet évènement tant attendu. Depuis une semaine, l’académie ne parlait que des coordonnées et du manoir. Si au départ elle avait trouvé cette agitation étrange, sans queue ni tête, aujourd’hui, cette chère Makenna avait plus que hâte que le soleil ce décide à se coucher pour que l’exploration commence. Étonnamment, elle avait terriblement hâte de découvrir ce qui se cachait derrière l’énigmatique manoir que tous nommait : Evergreen.
Elle devait bien l’admettre, il portait bien son nom. Un lieu reculé, une forêt verdoyante, l’obscurité… Elle-même n’aurait pas trouvé mieux pour représenter l’établissement abandonné.

Lorsque la cloche sonna la fin des cours, la rouquine se dirigea tranquillement vers sa chambre avec la ferme intention d’y faire une sieste. Elle était littéralement morte de fatigue, elle avait besoin de sommeil afin d’être au summum de ses capacités autant physique et intellectuel. C’est pourquoi, lorsqu’elle entra dans sa chambre, qu’elle s’écroula de tout son long sur son lit. À peine sa tête avait-elle touché l’oreiller qu’elle s’endormit, rejoignant sans se faire prier les doux bras des divinités du sommeil de toutes les cultures.  

Brrr. Brrr. Brrr.

Après quelques heures de sommeil bien mérités, Makenna se réveilla graduellement en entendant la vibration continue de son téléphone cellulaire posé sur la table de chevet. D’un mouvement las, elle étira le bras pour le capturer et regarder l’heure. Lorsqu’elle vit l’heure, un cri de panique franchit ses lèvres ; elle était en retard !
La rouquine ne prit même pas la peine de se changer, elle attrapa simplement un chandail plus chaud au passage et quitta rapidement sa chambre sans même prendre le temps de refermer sa porte derrière elle… Ingurgité dans ses pensées, elle n’entendit même pas la concierge lui crier après pour l’aviser de son manque d’attention.
Au pas de course, Makenna traversa l’établissement scolaire et s’engouffra dans la forêt avant de prendre la direction du point de rassemblement. Une fois sur place, elle prit un moment avant de trouver son groupe, mais suite à quelques bonnes indications du cadre enseignant, elle trouva finalement ses deux coéquipiers pour cette première aventure.
Lorsqu’elle arriva finalement près d’eux, l’autre rouquine s’adressa à eux :

▬ On ouvre le bal, vous avez une idée de se qu'on trouvera ici ?  Au passage, moi c'est Abigail !

La question d’Anigail éveilla aussitôt les sens de Makenna. Sa curiosité piqué au vif, un sourire enfantin ourla ses lèvres tant elle était soudainement impatience d’explorer le manoir. Elle n’eut toutefois pas la chance de répondre en premier, son coéquipier la devança de quelques secondes :

▬ Aucune idée. Des pièges, peut-être. Moi c'est Aaron.

« Aller ! J’ouvre le bal, nous avons assez attendu et moi, je veux savoir c’est quoi qui se cache derrière cette porte. » Déclara la rouquine avec enthousiasme.

D’un pas décidé, Makenna monta les quelques marches menant à la porte, poussa sur ceux-ci et entra doucement dans l’établissement en ruine. Elle était certes très existé à l’idée d’être l’une des premières à entrer dans le manoir, mais pas au point d’agir en écervelé pour tomber dans un piège.

Piège… Des pièges.
Aucune idée. Des pièges, peut-être.
Les paroles d’Aaron lui revinrent de plein fouet, lui remémorant inconsciemment sa mésaventure dans le piège des humains alors qu’elle était sous sa forme originale, celle d’un Feu follet rouge ardent...
S’arrêtant brusquement, Makenna fini par faire un pas en arrière lorsqu’elle senti son esprit vaguer sur les souvenirs douloureux et refoulés de son passé.

« Plus jamais un humain ne me prendra dans un piège. Jamais ! Non. Non. Non. Je ne veux pas. » Murmura-t-elle en entortillant ses doigts les uns avec les autres.

Pourquoi avait-elle soudainement mal au cœur ?
Elle n’avait pas peur. Non. Elle avait simplement… Qu’avait-elle ?