BIBLIOGRAPHIEOù est-elle née ? A-t-elle eu une enfance heureuse ? Comment s’est passé sa vie d’avant ? A-t-elle seulement une famille ?
Toutes ces questions restent aujourd’hui encore sans réponse. Elle avait tout oublié ; tout depuis ce fameux jour, le 27 janvier 2015.
Elle ouvrit lentement les yeux, un mal de tête commença à s’insinuer dans son crâne. Sa vue avait du mal à se rétablir. Elle voyait bizarrement flou. Tout semblait marcher au ralenti. Ses lèvres légèrement entrouvertes aspiraient délicatement de l’air. Son esprit et sa tête étaient vide de toutes pensées. Ses yeux s’habituèrent de plus en plus à la luminosité ambiante et son champ de vision se stabilisait.
La première chose sur laquelle se posa son regard fut le plafond blanc de la pièce dans laquelle elle se trouvait.
« Où suis-je ? »
Complètement amorphe, elle tenta de se relever afin de s’asseoir sur son lit. Mais une vive douleur la traversa de toutes parts. Elle soupira, agacée, aucun souvenir de ce qui aurait pu l’amener ici. Ici, c’est à l’hôpital. Ce n’était pas difficile à deviner, une pièce si impersonnelle, une perfusion plantée dans sa main et un appareil étrange qui vérifiaient les battements de son cœur ; elle ne pouvait être qu’à cet endroit. Mais, qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire ici ?
Elle fronça les sourcils cherchant dans sa mémoire un indice ou bien, même juste son prénom. Stoppant toute réflexion, sa migraine empira. Semblables à des flash-back, diverses images se succédèrent bien trop vites pour les distinguer. Des souvenirs déferlaient dans sa tête comme une violente tornade, menaçant de l’aspirer.
Elle se recroquevilla, gémit et ferma les yeux, se tenant le crâne entre ses petites mains. Son cœur battait rapidement, l’appareil émettait des BIP BIP de plus en plus rapides et de plus en plus angoissants. Elle semblait manquer d’air, comme si elle allait s’étouffer.
« Que lui arrivait-elle ? »
Brusquement deux infirmières pénétrèrent dans la chambre pour se précipiter quelques secondes plus tard vers son lit. L’une d’elles la releva difficilement et la somma de se calmer. La rousse s’essouffla n’arrivant pas à se calmer. Elle suffoque. Les larmes lui montaient aux yeux et coulaient sur ses joues. La douleur qui opprimait sa cage thoracique et l’étau qui semblait compresser son crâne la faisait affreusement souffrir, c’était insupportable.
Elle avait peur, peur d’elle, de ce qui se passait. Et en plus, elle était seule, seule pour affronter le cauchemar qu’elle était en train de vivre.
« Elle fait une crise d’angoisse, hurla l’une des deux femmes. »
°°°
Plus tard, calmée et apaisée, la jeune femme était assise sur son lit d’hôpital. Des espèces d’autocollants étaient placés sur sa poitrine. L’appareil qui sondait les pulsions de son cœur s’était tu. Un faible rayon de soleil perçait à travers les rideaux, les fenêtres étaient ouvertes et une faible brise venait lui caresser le visage. Devant elle, trois documents que son médecin lui a apportés, après l’avoir examinée, reposaient sur ses genoux. Apparemment, la personne, qui l’avait amenée ici, avait aussi laissé sa carte d’identité, son passeport et une lettre. Elle survola les informations du regard.
« Ana Strauss, née le 30 mai 1996 à Chicago. 1m70. Nationalité américaine. »
Ana l’a mise de côté, digérant ce qu’elle venait de lire. Elle angoissait à l’idée de ne pas se souvenir des seules informations qu'elle connaissait à son propos. Soufflant, dans l’espoir de faire disparaitre le poids invisible qui pesait sur ses épaules, elle ouvrit l’enveloppe, espérant se changer les idées. Tout en lisant le contenu de la lettre, elle s’aperçut qu’elle était attendue au pensionnat Garden Hills. Puis fouillant dans l’enveloppe, elle chercha si rien d’autre n’accompagnait ce document. Elle découvrit un petit bout de papier déchiré sur lequel, noté rapidement à la main, se trouvait un mot.
« Tu auras des réponses. En attendant, refais-toi une vie. »
C’était froid pour ne pas dire glacial et cela n’avait pas l’air de l’encourager. Elle questionna de nombreuses personnes sur ce mystérieux personnage. Personne ne savait. Elle allait y aller, elle allait aller dans cette fameuse académie. De toute façon, elle n’avait plus rien à perdre, rien ne la retenait ici et elle voulait avoir des réponses.
Une semaine après, après être sortie de l’hôpital, elle se dirigea vers l’Aéroport.
Elle allait tourner une page de sa vie, si pages il y avait.