*clic* Un petit son qui détermina leur relation actuelle.
Elle était là, la main tenant sa joue et le coude posé sur la table, à regarder le paysage par la fenêtre. Les rayons du soleil qui se couchait se posèrent contre son visage pâle. Un geste parut essentiel à notre petite Issy ; elle immortalisa cet instant de beauté pure et simple en saisissant cette image qui restera la première impression qu'Isabelle a eut de son amie Britannique : adorablement mélancolique.
Elle s'était retournée au bout du deuxième "clic", plus sonore malgré le son que produisaient les couloirs, ladite Britannique. Issy expliqua sereinement à son modèle d'une journée le pourquoi de son acte, mais la brune ne sembla pas convaincue la disputa à l'aide de son cahier, apparemment énervée de l'action de la blonde.

Pendant le développement de la photo, Issy chercha à comprendre pourquoi la jeune fille avait paru si énervée contre elle, et on lui expliqua tout.

Une chanteuse en pleine ascension qui avait perdu sa voix lors d'une agression. Issy en était désolée. Lorsque sa photo fut retouchée, vérifiée et développée, elle l'envoya à Joyce et elle écrivit derrière la photo, en description :

"Certains instants méritent d'être immortalisés non pas pour la gloire, mais pour la beauté du moment. Tout comme ton visage ce jour-là."

Datée et signée, la photo fut envoyée.
Et puis, elles se revirent, et Issy s'excusa platement, tout en lui promettant que cette photo ne serait jamais diffusée contre son gré.
Les discussions allant en vigueur, Joyce accepta qu'Issy la reprenne en photo à la seule condition que les photos ne devaient pas être diffusées.
Leur relation s'est forgée avec de nombreuses balades, suivies par des photos, et malgré leurs années de différence, Issy et Joyce s'entendent très bien et sont de bonnes amies.

Anecdote : Issy et Joyce ont partagé leurs goûts musicaux, et quelle surprise que celle-ci lorsque la photographe montra un vieux CD de Joyce. La vie était drôlement bien faite !

C'était un petit jardin.
Issy se reposait tranquillement, sous les faibles rayons du soleil et appréciait tout simplement ce contact. Elle somnolait sans vraiment somnoler. Puis une ombre vint se poser au-dessus de son visage. Une simple ombre, sans qu'Issy ne se sente en danger. Elle releva simplement ses yeux vers la silhouette la séparait des rayons chaleureux du soleil. C'était une grande brune qui se tenait là, et qui la regardait, tout simplement. De là où elle était, elle pouvait les traits fascinants de la brune : des yeux rouges, des cheveux longs, raides et foncés. Elle prit son appareil, sans quitter des yeux cette jeune fille et la photographia de là où elle se trouvait. Car cette vision méritait d'être immortalisée. Une fois la photo prise, elle se redressa et tendit sa main vers la brune et lui dit, tout sourire :

"Moi, c'est Isabelle. Mais appelle-moi Issy."

Des atomes crochus se firent entre elles, et elles devinrent de très très bonnes amies. Issy prenait soin de son amie Narcisse, et inversement. Narcisse la suivait dans son univers, et Issy était très touchée que son amie la suive dans son univers, elle avait l'impression de ne pas être seule à voir le monde comme elle le faisait. Oui, Narcisse restera à tout jamais une de ses très bonnes amies.

Muse, muse... Elle fut progressive, cette petite Muse.

Leurs travaux respectif leur ont plus à tous les deux lorsqu'ils les avaient découverts. Une perception du monde différente, propre à eux. Quelle beauté dans leurs photos.

Parfois ils se croisaient dans un même lieu, parfois ils prenaient la même chose en photo, mais avec un œil différent. Ces simples souvenirs faisaient sourire la blonde quand elle y songeait... Elle ne s'attendait pas à trouver des personnes comme elle, passionnée par la photographie. Et puis, un jour... Elle le prit en photo. C'était un premier portrait qu'elle saisissait. Oh, elle avait bien pris d'autres personnes en photo, mais là, elle immortalisait le visage de Tae, une cigarette entre les lèvres... Et ce fut une fois la photo développée qu'elle le trouva beau, son ami photographe. Naturel. Lui-même. Dès cet instant, Tae devint une de ses muses favorites.

Si Issy n'était pas la jeune fille qu'elle était aujourd'hui, elle aurait sûrement stalké bien plus sournoisement ce petit blond de seize ans. Dans sa tête, quand elle le voit, c'est "OMG SEMPAI IS HERE" mais en légèrement plus introverti et calme, un peu comme ça "OMG JE JE -die-".

Alors, comment résumer ce lien qui l'unit à lui ? Il est, littéralement, une source inépuisable d'inspiration. Tout son être. C'est d'ailleurs très perturbant pour la jeune photographe qui s'amuse la plupart du temps à prendre en photo des paysages et des envols d'oiseaux, et à travailler ses lacunes en portrait - bien qu'ils soient pour le moment très intéressants même s'il y a des choses à corriger-. Mais ce qui la surprend, c'est qu'à chaque fois qu'elle le prend en photo (le remarque-t-il ou le remarque-t-il pas, c'est la grande question), la photo est tout simplement rayonnante. Une photo qui dégage une très grande lumière. Et ça, c'est du tout neuf pour notre jeune photographe qui tente de nouvelles choses dans son art. Elle veut tout essayer avec cette muse, ce modèle qui pour elle est une source de d'inspiration inépuisable. Cela dit, elle a du mal à ne pas être un peu, comment dire ça, euh, oui ! Niaise, en l'apercevant. Mais observatrice depuis qu'elle fait de la photographie, elle sent que la personne sur les photos et celle qu'elle voit dans la vie de tous les jours semblent légèrement différentes, sans pour autant qu'elle le fasse remarquer à voix haute. Pour l'instant, elle reste silencieuse.

Là, c'est légèrement du stalk.
Ca fait deux ans qu'elle le suit du regard, deux ans qu'elle a un sourire nerveux quand ils se croisent, et deux ans qu'elle meure d'envie de le prendre en photo mais qu'elle n'y arrive pas. Sans doute parce qu'elle le préfère en mouvements. Aussi, elle s'amuse à le suivre du regard, et les rares fois où leurs yeux se sont croisés, Issy feignait de se concentrer sur autre chose, son introvertie prenant le dessus bien souvent.

Mais un jour, elle réussira à lui parler, parce qu'au fond, elle en meurt d'envie.