When bored becomes a problematic thing ... It sucks...

Il y a entre nous aucune différence : toi, tu t'ennuie avec moi...

Un jour, il aimerait bien comprendre... Il aimerait comprendre pourquoi les gens sont aussi fouinard, encombrant, emmerdant et médisant. En fait, il aimerait tout simplement comprendre comment une personne faisait pour se supporter elle-même avec la somme cumulative d'autan de trait de personnalité néfaste enfuie dans sa personne... ?
Halden, depuis la fin de la deuxième période, n'arrêtait pas de se poser la même question. Il étudia celle-ci dans tous les sens, mais rien. Malgré toute la bonne volonté qui l'animait, malgré ses efforts, il ne comprenait toujours pas pourquoi certaines personnes agissaient ainsi. Il ne comprenait pas non plus ceux et celles qui restaient bêtement là, sans rien faire, alors que d'autres avaient visiblement besoin de soutien...
C'est donc en étant passablement énervé -pour ne pas dire très énervé- que le blondinet s'était levé de sa chaise pour aller frapper l'emmerdeur d'une bonne droite. Avouons-le... Halden ne le manqua pas et son professeur, lui, ne le manqua pas non plus... Le blondinet n'eut même pas le temps de passer davantage sa colère sur l'emmerdeur de service que ce dernier le sépara du jeune homme qui jonchait le sol avant de lui dire de sortir de la classe.
Halden maugréa quelque chose d'incompréhensif, prit ses affaires et quitta la salle de cours pour se diriger vers le troisième étage.
Il était hors de question qu'il aille encore une fois dans le bureau d'Asmotan. Ce mec le faisait carrément flipper ! Il avait des frissons dans le dos à chaque fois qu'il entrait dans son bureau. Lui qui d'ordinaire n'avait rien contre le silence, ne pouvait pas le supporter lorsqu'il était en présence du directeur de l'académie.

En arrivant au troisième étage, le blondinet se dirigea aussitôt vers la grande cours. Il avait besoin d'air frais et, surtout, de paix. Il devait décompresser. Il devait se calmer. C'est pourquoi il prit ensuite la direction des buissons les plus éloignés de la porte principale... Il alla s'enfermer entre trois murs et demi de végétaux abondants et s'allongea vachement sur l'herbe fraiche, espérant intérieurement que personne ne le trouverait ici...

When bored becomes a problematic thing ... It sucks...

Il y a entre nous aucune différence : toi, tu t'ennuie avec moi...

En réalisant qu'il n'arrivait pas à se calmer, Halden prit une grande respiration. Durant un bref instant –vraiment un bref instant- il pensa contacter Dorian pour lui demander s'il pouvait aller le rejoindre quelque part... Malheureusement, l'idée s'envola rapidement lorsqu'il réalisa brusquement que même la présence de son copain n'allait pas le calmer, au contraire... C'était un excellent moyen pour l'énerver encore plus.
Décourager, le blondinet maugréa de nouveau en passa les bras par-dessus sa tête pour y accoter celle-ci sur ses bras désormais repliés. Il prit une dernière grande respiration et ferma les yeux. Une petite sieste allait lui faire le plus grand bien et, avec chance, le calmerait légèrement afin d'être potentiellement apte à retourner en classe pour la quatrième période sans vouloir abattre son point sur le visage d'un mec...
Malheureusement -ou heureusement?- a peine eut-il fermé les yeux qu'une voix familière brisa le silence qui régnait dans la grande cour, l'empêchant ainsi de se plonger dans son sommeil.

- Toujours aussi discret, à ce que je vois...

Malgré l'effet de surprise qui avait quelque peu secoué Halden, ce dernier, néanmoins, ne bougea pas et se contenta simplement d'ouvrir qu'un œil pour voir si quelqu'un l'observait. Le blondinet en déduit rapidement que son interlocuteur devait probablement faire la même chose que lui : être couché sur l'herbe et être trop bien pour bouger.

« Pas assez, visiblement… M’enfin. Je suppose qu’en y mettant un peu de bonne volonté, j’y arriverais sans problème. » Finit-il par dire d’une voix lasse.

When bored becomes a problematic thing ... It sucks...

Il y a entre nous aucune différence : toi, tu t'ennuie avec moi...

Halden ne savait pas vraiment pourquoi il lui avait répondu. Il n’était plus sûr de rien, en fait… Cette journée n’était pas seulement chiante, elle était aussi très étrange. Du moins, assez pour le perturber plus qu’ordinaire. C’était bien la première fois qu’il discutait ainsi avec le président du conseil de discipline… Enfin. Si cela pouvait être considéré comme une discussion…
Généralement, il le fuyait comme la peste puisqu’il n’avait pas spécialement envie d’avoir des ennuies. Il en avait assez avec cet énergumène d’Asmotan… Si Jeremaya devait également se mettre sur son cas, Halden ne donnait pas cher de sa peau. Il ne le connaissait certes pas personnellement, mais il savait que le faire chier n’était pas vraiment une chose à faire s’il tenait encore au peu de liberté qu’il lui restait…

« Arrrg… »

Halden maugréa à la fois d’ennuie et d’exaspération. Il n’avait qu’une seule envie : voir Dorian. Il voulait le voir maintenant. Il voulait le serrer dans ses bras, il voulait accoté sa tête contre son épaule et dormir le prochain millénaire.
Malheureusement, le destin en décida autrement... Du bruit. Jeremaya ? Le blondinet n’en savait rien. Bougonnant de nouveau, il eut tout juste le temps de se lever que le fameux Jeremaya vint s’asseoir à côté de lui avant de lui tendre une boisson glacée… Boisson que le blondinet prit d’un geste naturel tout en le remerciant d’un signe de tête discret.

- T'es vraiment irrécupérable. Tu m'as réveillé. Et puis, honnêtement, qu'est-ce que j'ai soif.

« Ouin, bah… Si les gens seraient moins cons je ne serais peut-être pas si irrécupérable que ça… C’est quand même pas mon problème si les autres restes là sans rien faire. Si, justement, quelqu’un se déniaiserait à faire quelque chose, je n’aurais pas à intervenir. »

Légèrement décourager par ce qui c’était produit récemment en classe -et qui expliquait pourquoi il n’y était pas- Halden tenta d’oublier cet événement en prenant une grande respiration.
Puis, voulant savourer un minimum la boisson que lui avait offerte Jeremaya, il en prit une bonne gorgée avant d’enrouler ses bras autour de ses jambes  et d’accoté son menton contre ses genoux.

« T’en a pas marre de toujours faire ce que les autres ne veulent pas faire… Pourquoi devons-nous toujours être les seuls à se salir les mains ? »